
Le Musée Pau Casals se joint à la célébration de l’Année Conxita Badia avec une exposition dédiée à la vie et à la carrière de la soprano catalane et à sa relation étroite avec Pau Casals, qu’elle considérait comme l’un de ses maîtres.
Commissariée par Mireia Domènech, également responsable de l’Année Conxita Badia, l’exposition présente, à travers des panneaux et une documentation originale, la connexion artistique et personnelle entre les deux musiciens. L’exposition pourra être visitée du 18 septembre au 19 octobre dans la Salle Polyvalente du Musée Pau Casals.
Conxita Badia (Barcelone, 1897 – 1975) est considérée comme l’une des sopranos les plus influentes du XXe siècle. Elle s’est illustrée aussi bien dans le répertoire classique que populaire et a reçu l’influence décisive de ses trois grands maîtres : Enric Granados, Pau Casals et Manuel de Falla.
Son talent l’a conduite sur les scènes les plus importantes d’Europe et d’Amérique du Sud, ainsi qu’à la radio, grand média de l’époque. L’admiration qu’elle suscitait auprès de figures telles que Schönberg, Strauss ou Weber lui valut le surnom de « la Viennoise de Barcelone ». Avec une diction et une polyvalence uniques, elle aborda des genres très variés, allant du lied et de la musique de chambre aux oratorios et à la chanson populaire.
Badia s’est également distinguée comme pianiste et pédagogue, laissant une empreinte indélébile chez des élèves comme Montserrat Caballé.
Pau Casals confia à Badia la création de ses chansons et fit d’elle la soliste de son orchestre. « Tout ce que j’ai écrit pour voix de soprano a été en pensant à toi. Tout, donc, t’appartient », lui avoua-t-il dans une lettre écrite depuis l’exil à Prades, en Conflent.
Granados avait présenté Badia à Casals alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, et après la mort du compositeur, Casals devint son deuxième grand maître. La chanteuse affirmait souvent : « Ma respiration est l’archet de Casals ».
Conxita Badia et Pau Casals partagèrent de nombreux étés et beaucoup de musique à Sant Salvador, où ils passèrent des décennies en famille, faisant de la musique chaque après-midi, jusqu’à ce que l’éclatement de la Guerre civile les condamne à l’exil.